ASSEZ PARLE DE VOUS
Assez parlé de vous, assez parlé de soi
Les années dans le noir sont à la solitude
Avec vers le couchant le berceau des suicides
Il pleure tellement sur la peau nue du monde
De cendres d’oppression d’ennui et d’amertume
Il faut être perdant pour interpréter l’ombre
Et la voix qui se fend sur des chagrins de pauvres
Comme se tait le temps sur une page blanche
O la suie qui refait l’horizon des défaites
Quand on marche à genoux sur les braises des maîtres
Assez parlé de vous qui confisquez l’histoire
Officiels du spectacle réjouis de tout bord
Lardés de certitudes avalées à grand bruit
Régurgitées cent fois pour édifier la plèbe
Sur des récifs amis qu’un fanal naufrageur
Fasse signe de loin aux galions de commerce
Qu’on arme les galères à la faveur de l’ombre
Dont le froid arrogant enserre nos abris
L’ennemi sur les mains a du sang statistique
Mais la force pâlit quand le flot se soulève
Assez parlé de vous les cœurs sont aux tempêtes
Déjà des fissures étoilées hantent les murs
Eclate le silence annonciateur d’éclats
Et la peur qui bavarde à longueur de radios
Malgré son maquillage élargit sa grimace
Fatiguée obsolète il est trop tard sans doute
Le temps que vous comptez n’est que votre invention
Réprimer interdire à chaque inspiration
Conforte cet ardent néant qui vous espère
Comme épilogue sûr d’une malédiction